Un hôtel particulier : entre raffinement et modernité
Cela faisait depuis plusieurs mois que je souhaitais découvrir l’hôtel particulier du comte Moïse de Camondo, situé en face du parc Monceau. Encore un des rares endroits dans Paris, protégé de l’affluence massive des touristes, et qui nous laissent, parisiens, une liberté pour découvrir cet endroit artistique exceptionnel.
Quelques informations historiques nous aideront par la suite à comprendre la construction et le choix des détails de cet hôtel. Le comte Moïse de Camondo est issu d’une riche famille de banquiers et hérite de ses parents d'une demeure de style Second Empire, qu’il décide de remplacer par un hôtel particulier, juste avant le début de la Première Guerre Mondial. En bordure du Parc Monceau, apparaît l'admirable façade imaginée par l'architecte René Sergent en 1911 sur le modèle du Petit Trianon. Derrière les décors des appartements lambrissés, cuisine, offices et salles de bain dévoilent la modernité d'une demeure construite pour abriter une famille et de grandes réceptions.
Le souhait du comte est de réaliser une demeure du XVIIIe siècle pour accueillir ses collections de boiseries anciennes et d’objets d’art décoratif français. L’hôtel sera légué par Nissim afin de «perpétuer la mémoire de son père et de son fils». Le musée est inauguré le 21 décembre 1936.
Au fil de ma visite, plusieurs pièces et œuvres m’ont plus particulièrement plues :
Le tableau qui a pour titre Les Gentilshommes du duc d’Orléans dans l’habit de Saint-Cloud par Félix Philippoteaux. Un tableau surprenant où figurent six gentilshommes en redingote rouge et bas noir dans l’habit de campagne de la maison d’Orléans. Le spectateur laisse plus de place à son imagination, pour imaginer leurs expressions et le décor qu’ils contemplent. Une touche humouristique est également présente.
Le salon bleu, grande pièce lumineuse, anciennement la chambre de Béatrice (fille de Moïse) devient un salon-bureau, avec une série de tableaux autour de Paris ainsi que huit aquarelles de Jongking.
Le grand bureau avec ses magnifiques tapisseries d’Aubusson représentant les Fables de la Fontaine et ont pour sujet : « le loup, la mère et l’enfant » ; « le lion amoureux », « rien de trop », « les poissons et le berger qui joue de la flûte », « le renard et la cigogne », « le loup et la cigogne ». Un secrétaire à cylindre estampillé Claude-Charles Saunier est présent dans l'alcove, daté de 1752 en chêne plaqué d’acajou moucheté, bronze ciselé et doré, dessus en marbre blanc.
Les boiseries de la bibliothèque en chêne naturel sculpté, ont déterminé la hauteur du second étage de la demeure. Un détail poussé à l’extrême où l’hôtel s’adapte aux collections existantes du comte et dont la bibliothèque est situé au centre des appartements privés, offrant une vue privilégiée sur le parc.
Derrière l’admirable décor de cet hotel néo-classique se cachent les organes du fonctionnement offrant toute la modernité et fait de cette demeure un lieu confortable. De nombreuses prouesses en termes d'innovation pour l'époque : la disposition des salles, les cuisines spectaculaires, l'ascenseur, le chauffage à air filtré et pulsé, le téléphone ainsi que les trois salles de bain d'une grande modernité.
Courrez vite découvrir ce lieu en dehors du temps et plongez-vous dans l'univers d'un passionné d'art.
Informations pratiques : 63, rue de Monceau - 75008 Paris
Métro : Villiers ou Monceau
Horaires : 10h00 à 17h30
Fermé : lundi, mardi
Site web
Musée Nissim de Camondo classiquecom.canalblog.com/archives/2013/…
— classiquecom (@classiquecom) 4 avril 2013